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Girofle (Eugenia caryophyllus, Eugenia caryophyllata, Syzygium aromaticum),

famille des Myrtacées

 

 

Le giroflier est un arbre originaire d’Indonésie (archipel des Moluques, et plus précisément l’île de Ternate) cultivé pour ses clous et ses griffes, ainsi que pour ses feuilles dont on extrait une essence très riche en eugénol qui sert à préparer la vanilline artificielle. Cet arbre tropical de haute taille peut produire pendant plus de cinquante ans. A Madagascar, la culture du giroflier s’étend sur la côte orientale de l’île. Les clous de girofle sont les boutons floraux du giroflier, ils sont cueillis dès qu’ils rosissent. Ils sont ensuite séchés au soleil. La dessiccation est terminée lorsque ces derniers ne contiennent plus que 12 à 16% d’eau. Aujourd’hui, c’est Zanzibar (Tanzanie) qui est le premier producteur de clous de girofle.

Clou dérive du latin clavus (clou). Girofle vient du latin caryophyllon (giroflée), emprunté au grec karuophullon.

Les clous de girofle sont mentionnés pour la première fois dans les écrits chinois de la dynastie Han (266 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.) où les courtisans mâchaient les clous pour se purifier l’haleine avant de rencontrer l’Empereur. Ce sont les voyageurs arabes qui ont rapporté les clous de girofle en Occident pendant la période romaine. En France, on a retrouvé dans une sépulture mérovingienne (datant de 600 apr. J.-C.), une petite boite en or contenant deux clous de girofle comme seul trésor. A la fin du Moyen Age, il était utilisé en Europe pour conserver les aliments. En 1363, lorsque Blanche, reine de Norvège et de Suède, mourut, sa succession comprenait entre autres sept cent cinquante grammes de clous de girofle[1].

En 1642, un herboriste suédois Anders Rydaholm écrit : « si un homme perd sa puissance virile, il doit [] boire du lait épicé au moyen de cinq grammes de clous de girofle : cela le fortifiera et lui fera désirer à nouveau sa femme ». Un médecin allemand du XVIème siècle conseillait de se couvrir le crâne de girofle pour se réchauffer de la tête aux pieds.

Comme pour la muscade, les Hollandais eurent le monopole du girofle pendant tout le XVIIème siècle.

Une légende occidentale veut que si l’un des conjoints s’en va, le giroflier peut essayer d’agir : « neuf clous de girofle dans un bain très chaud, neuf jours de suite et le conjoint volage revient au bercail »[2]. Selon un autre témoin de l’époque, « plusieurs pincées de poudre de girofle dans un bain attirent le feu de l’aura et favorisent l’attraction sur le sexe opposé ».

Dans l’archipel des Moluques, les habitants plantaient un giroflier à chaque naissance, dont le développement symbolisait la bonne croissance et était signe de bon augure pour le bébé, et celui-ci portait ensuite un collier de ses clous pour éloigner le mauvais sort. En Indonésie, le girofle n’est pas beaucoup utilisé en cuisine, bien que ce pays en soit le plus grand consommateur. En effet, cette épice est surtout utilisée pour fabriquer les cigarettes Kretek, très populaires, qui crépitent en brûlant : des clous et des griffes de giroflier sont hachées et mélangées au tabac.

Les Indiens mâchent les chiques de bétel, composées de feuilles d’une variété de poivrier, de clous de girofle et de fragments de noix d’arec. Une amulette constituée de clous de girofle éloigne la négativité et l’hostilité. Cette amulette est souvent portée afin de stimuler la mémoire. Les clous de girofle qui ornent le nez ou les lèvres sont supposés chasser les mauvais esprits.

Beaucoup de cuisines du monde utilisent le girofle et il est contenu dans de nombreux mélanges. En Europe, il est surtout présent dans les gâteaux, dans les conserves de cornichons, piqué dans une orange séchée au four, laquelle sera pendue à un fil, il fait un excellent désodorisant.

Un clou de girofle frotté sur les gencives calmerait les maux de tête. Les essences de clous, de griffes, de feuilles, de branches, servent également en pharmacie pour la préparation de divers médicaments, en parfumerie, en savonnerie, pour la préparation des pâtes dentifrices, de certaines peintures et vernis, en chirurgie (propriétés bactéricides), en droguerie, etc. Accessoirement on utilise les fruits du giroflier pour la confiserie. Il peut être utilisé comme conservateur dans les conserves de cornichons.

L’eugénol est un antibactérien et un antiseptique très puissant, un antinévralgique utilisé par les dentistes. C’est un antispasmodique et un tonique utérin ; il est également vermifuge, stomachique, carminatif. Il redonne du tonus au système nerveux. Il peut être également appliqué de façon externe contre les rhumatismes.

On peut faire un excellent grog avec une pincée de thé, trois cuillères à soupe de whisky ou de rhum, trois clous de girofle, un bâton de cannelle et du sucre ou du miel. Il suffit de mélanger tous les ingrédients, de les faire chauffer à feu doux avec un peu d’eau dans une casserole pendant trois minutes, puis de sucrer et de déguster[3].

 



[1] J.O. Swahn, The Lore of Spices : Their history and uses around the world, New York, Crescent Books, p. 134.

[2] D’après Science et Magie, Le pouvoir magique des plantes, numéro spécial, 1994.
[3] D’après Marie-Françoise Valéry, Les Epices, Coll. : « Les Carnets gourmands », Editions du Chêne, 1998, p. 120.

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